Malgré un rapport de force totalement déséquilibré sur le papier, les Bleus ont failli réalisé l’exploit de s’imposer à Twickenham face à une équipe anglaise à côté de ses pompes.
Avec seulement dix jours de préparation, ce XV de France a réalisé un véritable tour de force en faisant déjouer les vice-champions du monde. Les mots manquent pour décrire cette victoire inattendue, en particulier de l’autre côté de la Manche. La presse anglaise qualifiait de farce ce duel à cause de l’inexpérience française, mais ce sont les leaders anglais comptant pourtant près de 700 sélections supplémentaires au coup d’envoi, Owen Farrell en tête de liste, qui ont montré de grosses défaillances. On le sait, ces anglais peinent à changer de stratégie en cours de route. Ils ne se sont jamais adaptés au jeu au pied français qui fut excellent ce dimanche.
Owen Farrell, capitaine anglais, est passé totalement à côté de son match avec quatre pénalités manquées dont trois quasiment face aux poteaux. Côté français, les 5 sélections de moyenne n’ont pas été un problème tant les joueurs ont semblé sûres de leur force. Exemplaires en défense, ils ont encaissé un seul essai, à la 80ème minute, celui qui permit au XV de la Rose d’accrocher une prolongation. Une séquence en particulier cristallise l’engagement tricolore. Avant la pause, les Bleus ont résisté sur leur ligne pendant plusieurs minutes sans prendre de point. Avant cela, Brice Dulin, grâce à une percée de Jalibert, avait marqué le seul essai français de la partie. Longtemps, « la bleusaille » a cru tenir un succès de prestige dans un stade où l’équipe de France n’a plus gagné depuis 2007 lors d’un match de préparation à la Coupe du Monde. Après 80 minutes, les deux équipes étaient dos à dos. Cette finale de l’Autumn Nations cup a finalement livré son verdict en prolongations. Après seulement une minute, Tolofua s’est fait sévèrement pénalisé. Face aux poteaux, Owen Farrell s’est une nouvelle fois manqué alors qu’il pouvait offrir le gain de la compétition à son équipe.
Mais leur générosité ne fut pas récompensée. Cette mort subite fut remportée par le anglais sur une pénalité dans le camp français. Malgré l’état d’esprit irréprochable, cette « bleusaille » s’incline 19 à 22. Comme l’a dit Cameron Woki à l’issue de la rencontre, il n’y pas de France A ni de France B, il n’y a qu’un groupe homogène. Mentalement, cette jeune équipe a fait déjouer une formation vice-championne du monde.