Samedi dernier, le Rugby Club Toulonnais a obtenu son ticket pour la finale de Challenge Cup au terme d’un succès convaincant (34 à 19) face aux Tigres du Leicester.
Pandémie oblige, l’EPCR avait décidé de patienter avant d’annoncer le lieu des finales de Champions Cup et de Challenge Cup. Auteur d’une belle campagne européenne, le RCT est l’équipe qui a récolté, lors des phases préliminaires, le plus de points. Invaincus les varois se sont offert le droit de disputer une finale sur le sol français. A l’issue de la demi-finale contre Leicester, l’EPCR a donc dévoilé le lieu de la finale. La ville d’Aix-en-Provence accueillera le choc Bristol-Toulon, un choix incompréhensible pour les supporters toulonnais. Julien Perpere, président de l’association « Les Fils de Besagne » nous a confié son étonnement :
« C’était l’ascenseur émotionnel. Il y a cette joie et la satisfaction d’être en finale sauf qu’après le coup de sifflet final on apprend que la finale se jouera à Aix-en-Provence. Cela a un peu gâché la fête. On sait ce qu’il se passe dans la métropole d’Aix-Marseille, donc on connait les conditions d’accueil ou plutôt du non accueil des supporters dans le stade. »
En effet, depuis le 23 septembre dernier le département des Bouches-du-Rhône est en zone d’alerte maximale. La jauge pour les évènements accueillant un large public est donc limitée à 1000 personnes. Cependant, l’évolution de la situation sanitaire dans le département pourrait pousser les autorités à interdire la venue du public. « S’il n’y avait pas de crise sanitaire, Aix-en-Provence serait un bon choix. Les anglais auraient même pu venir facilement puisque l’aéroport Ai-Marseille est à côté du stade. Le problème c’est que 48h avant cette décision, le ministre de la Santé dit que la métropole d’Aix-Marseille passe au niveau le plus élevé de l’échelle de circulation du virus. C’est quand même une aberration. Il y a des endroits en France où le virus circule beaucoup moins que dans cette métropole, où l’on peut accueillir 5000 personnes, il y a même des départements on peut faire une demande de dérogation au préfet pour aller au-delà des 5000. »
Pour les supporters toulonnais qui souhaitent soutenir leur équipe pour cette finale, il est encore temps de changer de lieu. Ils sont même prêts à parcourir plusieurs centaines de kilomètres pour voir leur équipe : « Le match est dans 3 semaines donc on peut encore changer les choses. Ce que l’on demande c’est une reprogrammation dans un département où la limitation est de 5000 personnes. Et ce n’est pas grave si c’est plus loin. S’il faut faire 3 ou 4 heures de plus pour y aller, on fera 3 ou 4 heures de plus pour y aller. Les supporters toulonnais feront l’effort d’y aller parce que c’est une finale. »
Un peu plus tôt dans la journée, un représentant de l’EPCR s’est exprimé dans les colonnes de Var Matin afin de justifier ce choix :
Une réponse incohérente pour les supporters : « La réponse de l’EPCR a le mérite d’exister, malheureusement elle est incohérente. Elle est à l’image de la décision qui a été prise. Dans ce même article, le personne explique que l’EPCR est au courant de la situation sanitaire mais croire que l’on jouera à Aix-Marseille avec du public c’est de l’utopie. «
Malgré l’éventualité de ne pas pouvoir aller supporter leur équipe, les Fils de Besagne se réjouissent du retour de Toulon en finale d’une compétition européenne : « C’est le retour de Toulon en finale puisque la dernière finale c’était celle de Top 14 en 2017. On a un club qui a découvert la Coupe d’Europe sur le tard par rapport à d’autres équipes comme Toulouse ou Biarritz. Cela fait à peine une dizaine d’années que Toulon joue l’Europe. Il y a une belle histoire entre Toulon et la Coupe d’Europe avec ce triplé et aujourd’hui on renoue avec ça. Il y a beaucoup de joie d’être en finale. 8 matches disputés dans cette compétition, 8 victoires avec un tableau pas facile. Cette finale vient récompenser une belle saison européenne même si elle ne se termine que maintenant. »