Surpris, compréhensifs, voire sidérés, différents acteurs du rugby français, comme Christophe Urios, Guy Novès ou encore Charles Ollivon, ont réagi à la retraite prématurée de Jefferson Poirot.
L’annonce de la retraite internationale de Jefferson Poirot a fait réagir beaucoup de personnalités du rugby français. Certaines ont tenu à saluer le courage d’une telle décision à seulement 27 ans, d’autres encore ont accueilli avec surprise cette nouvelle. C’est le cas des anciens sélectionneurs du XV de France Guy Novès et Philippe Saint-André.
Guy Novès à L’Équipe : « Ma première réaction est la surprise. Je ne m’attendais à ce qu’un garçon comme Jefferson, qui a la tête sur les épaules, à seulement 27 ans, prenne une décision pareille. Nous l’avons lancé en 2016 et il est vite devenu un de nos leaders, un joueur incontournable. Il l’est toujours selon moi. Il a tout du pilier d’avenir avec des qualités techniques, physiques et intellectuelles. Je suis sidéré de voir un joueur comme lui arrêter les Bleus. »
Philippe Saint-André : « Je suis surpris. 27 ans, c’est jeune. Surtout au poste de pilier gauche, il allait vivre sans doute les quatre-cinq meilleures années de sa carrière. Avec en plus l’opportunité de disputer une Coupe du monde en France. L’équipe de France, c’est le Graal. Je trouve cette décision un peu prématurée […] Philosophiquement, ça se comprend. Mais je fais partie de la génération qui ne prenait pas sa retraite internationale et qui, un jour, n’était plus sélectionné. »
Autres personnalités proches du joueur, Christophe Urios et Charles Ollivon. Son entraineur à l’Union Bordeaux-Bègles a révélé qu’il était dans la confidence depuis quelques mois « À l’époque, ça m’a surpris. Jeff est encore jeune, il n’est pas blessé et est dans ses meilleures années de rugbyman. J’ai bien senti qu’il était arrivé au bout d’un système où l’on est tiraillé entre son club et sa sélection, à 50/50 tout le temps. C’est un garçon qui s’engage beaucoup et jouer sur deux tableaux, ça lui pesait. Il y avait de l’usure, une espèce de vide après la Coupe du monde, sa décision est cohérente. […] Par ricochet, c’est une bonne nouvelle mais je ne m’en réjouis pas. »
Pressenti pour devenir capitaine du XV de France avant le Tournoi, Jefferson Poirot n’a finalement pas obtenu le brassard. C’est Charles Ollivon, son coéquipier en Bleu, qui a hérité de la fonction. Le toulonnais est également revenu sur cette décision qu’il respecte : « Je connais Jeff, c’est quelqu’un de super honnête. Je respecte le choix de Jeff. L’équipe de France nécessite qu’on y consacre un maximum d’énergie. C’est le niveau international, il faut vraiment tout donner. On n’a pas le droit d’y être à 99 %. »