Très amer après sa défaite à l’élection pour la présidence de World Rugby, l’argentin Agustin Pichot se sent trahi par le président de Rugby Afrique Khaled Babbou.
Le 2 mai dernier, Agustin Pichot, vice-président de World Rugby depuis 2016, s’inclinait face à Bill Beaumont – président sortant- dans les élections à la présidence de l’instance. Défait de cinq voix, l’argentin avait pourtant su trouver de nombreux alliés dans l’Hémisphère Sud et parmi les nations émergentes. Assez pour inquiéter Bill Beaumont qui a finalement été réélu. En effet, plusieurs nations ou fédération ont décidé de changer leur vote au dernier moment.
Suite à cette défaite, l’ancien demi de mêlée a quitté toutes les fonctions qu’il occupait dans le rugby. Interrogé par la télévision argentine, Agustin Pichot pointe du doigt Khaled Babbou, le président de Rugby Afrique.
« Lors de la dernière semaine (du vote, ndlr), un type de notre groupe a disparu. Il s’appelle Khaled Babbou et on est toujours à sa recherche… Il est venu chez moi, on a voyagé ensemble aux États-Unis, en Europe. C’était un des plus combatifs, on allait faire la révolution française ensemble et il a disparu…. Un samedi matin, j’ai reçu un coup de fil d’un autre représentant africain : « As-tu parlé à Khaled Babbou ces dernières 48 heures ? J’ai une drôle d’impression. » Je l’ai appelé, il m’a dit qu’il me rappelait dans une minute. Il m’a dit de me calmer. Depuis, je n’ai plus de nouvelles […] J’espère qu’il n’y a pas eu de corruption »
A noter que même avec les deux voix de Rugby Afrique, Pichot n’aurait pas pu devenir président de World Rugby. Un point souligné par Khaled Babbou qui évoque également un système où les nations majeures ont beaucoup de pouvoir : « Je respecte beaucoup Agustin et il doit être un peu déçu d’avoir perdu, je le comprends, j’ai essayé de me battre pour ses idées, j’ai beaucoup travaillé avec lui au changement, c’est vrai. Mais je tiens à rappeler que Rugby Afrique n’a pas communiqué sur la teneur de son vote. Nous avons choisi de manière démocratique, à bulletin secret, et je ne décide pas tout seul puisque nous sommes un comité exécutif de onze personnes. Ce vote a eu lieu trois ou quatre jours avant la date de clôture du scrutin. Je remarque qu’il y a souvent des problèmes lors des élections dans le rugby et qu’on tape souvent sur le plus faible, c’est-à-dire l’Afrique. Il y a quelque chose de malsain derrière tout ça, l’idée qu’on est facilement corruptible peut-être… »