Une semaine après avoir dominé tactiquement l’Australie de George Gregan, les Bleus reçoivent à Marseille des Pumas à peine préparés.
Comme on l’a dit précédemment dans la première partie de cette rétrospective, e XV de France a rarement laissé cette impression de maitrise absolue face à une nation majeure au sommet de son art. Tout naturellement, Bernard Laporte décide de reconduire son équipe. Frédéric Michalak et consorts restent sur huit victoires et rien ne semble venir troubler cette série. Surtout pas des argentins qui s’étaient réunis seulement deux jours avant le jour J pour préparer la rencontre tels des Barbarians. Dans la violence inaltérable du Mistral, le XV de France rentre sur la pelouse avec des certitudes. Mais que sont-elles face à la témérité et la furia des « desesperados » ? Ce 20 novembre 2004, rien.
En tant que supporters français, on est habitué à voir l’équipe fanion de l’hexagone déjouer après un succès triomphant. Cette opposition face aux Pumas n’a pas dérogé à la règle. Comme si le Mistral ne soufflait que dans un sens, les argentins de Roncero, de Ledesma, de Pichot, de Contepomi ou encore del Mago Juan Martin Hernandez ont balayé des Bleus un peu trop sûrs d’eux. Après tout, ces joueurs évoluaient quasiment tous en Europe. Onze des 15 titulaires jouaient même dans le championnat français (Top 16 à l’époque, ndlr) croisant régulièrement leurs homologues internationaux. En réalité, les pumas connaissaient parfaitement le jeu des tricolores. Une conquête forte, un goût prononcé pour le combat et des trois-quarts pouvant renverser n’importe qu’elle situation.
Des Bleus étouffés
Ce jour là, les argentins n’ont rien inventé. Pas de gestes spectaculaires, juste un rugby simple d’une efficacité diabolique. Guidés par Agustin Pichot, ils poussent les français à la faute offrant à Felipe Contepomi plusieurs occasions qu’il concrétise face aux perches. Contre le vent en première période, le jeu au pied des Bleus n’a rien de semblable à celui observé une semaine plus tôt, celui qui avait fait tant de mal aux australiens. Agressifs, morts de faim, les Pumas grignotent du terrain sur chaque plaquage. Ils dominent ce que Fabien Galthié appelle aujourd’hui les « collisions », le rideau défensif Bleus se fissure et laisse passer Durant pour un premier essai des visiteurs à la 24ème minute. Si Marsh inscrit un essai dans la foulée, les français ne parviennent pas à revenir et rentrent au vestiaire largement menés.
Avec 14 points de retard, la gifle est brutale. En seconde mi-temps, alors que les Bleus peuvent maintenant profiter du vent, la situation ne change en rien ou presque. Ils n’y sont pas. De son côté Bernard Laporte maintient ses hommes en place. Seuls Poitrenaud et Peyrelongue font leur entrée. Du changement à l’arrière mais pas dans un paquet d’avants pourtant dominés… Résultat, pas de révolte. Certes la France revient à cinq points grâce à des pénalités d’Elissalde et de Michalak, mais le fossé psychologique est trop vaste ce 20 novembre. L’essai d’Omar Hasan en toute fin de rencontre achève des Bleus pâles. Score final 24 à 14 en faveur des visiteurs. A une semaine de la réception des All Blacks, la France tombe de haut et ne se relèvera pas…