Vainqueurs de l’Angleterre pour un premier gros rendez-vous dans ce Tournoi, les français ont retenu la solidarité du groupe lors des réactions d’après-match.
Ils n’avaient pas d’autres choix, les français devaient répondre à l’énorme défi physique promis par le sélectionneur du XV de la Rose. Ils ont fait mieux que répondre puisqu’ils ont dominé leurs homologues anglais. En conférence de presse, Eddie Jones a très peu commenter la prestation de son équipe et surtout l’intensité mise par les Bleus dans cette rencontre : « On n’a pas été bons en première mi-temps, on avait du mal à avoir l’avantage. Très content de notre seconde période, les joueurs ont bien répondu. Oui, il y a eu un flottement, peut-être dû à ce qui reste de la Coupe du monde. Il faut féliciter la France, une jeune équipe, on a eu dû mal à se hisser à ce niveau au départ. Pourquoi ? On aimerait tous savoir et si on le savait, on ne perdrait aucun match. » Présent également devant les journalistes le capitaine Owen Farrell a reconnu que la France avait mis beaucoup d’agressivité en défense : « Les Français ont marqué leurs essais en profitant de nos erreurs. On a trop conservé le ballon dans notre camp, on a fait trop d’erreurs et ils ont su capitaliser. Ils étaient sur une bonne dynamique et on a ralenti. Ça allait mieux en seconde période mais ce n’est pas comme ça qu’on doit défendre […] Ils étaient plus agressifs dès le départ mais, et même si ça était mieux en seconde période, on avait trop de travail pour les rattraper. »
Côté français, le scénario de la rencontre a surpris Fabien Galthié. Même si le nouveau sélectionneur des Bleus était convaincu de la capacité de son équipe à malmener les anglais, le fait de largement mener au score fut une surprise : « Mener 24 à 00 à la 50ème minute de jeu, c’était beaucoup. Il fallait s’attendre à une réaction des Anglais et elle a eu lieu. Mais l’équipe a fait corps et est restée solidaire et présente. Je félicite l’état d’esprit de cette équipe qui a réussi à arracher cette victoire pour l’ouverture du Tournoi. Des certitudes ? Cela n’existe pas à ce niveau de la compétition. Des convictions oui, mais pas des certitudes. Je pense que nous sommes très heureux ce soir, le staff, les joueurs, la Fédération, les clubs aussi d’où viennent les joueurs. On partage notre bonheur avec le rugby Français […] On a montré une grosse solidarité sur les possessions anglaises. On a vu une équipe en place, qui a tenu le bras de fer et a parfois regagné des ballons chauds. On marque aussi trois essais. Sous la pluie, face aux Anglais, ça veut dire quelque chose, il y a un savoir-faire offensif. Face à une équipe solide et organisée, c’est aussi un bon point. »
Tous deux auteurs d’une immense partie, Charles Ollivon et Grégory Alldritt ont retenu la solidarité du groupe face aux vice-champions du monde : « Je me sens très heureux, super heureux, oui. Parce qu’on a gagné déjà, c’est la première raison. Et parce qu’on a réussi à remporter le bras de fer. C’était une très rude bataille. On est Français et on a besoin de ces liens entre nous, je l’ai toujours senti. C’est beaucoup de plaisir, car on arrive à placer le jeu qu’on travaille. Et beaucoup de fierté de jouer devant un stade comme ça. Ce match, je m’en rappellerai, c’est une certitude. »
« Non, parce qu’on s’y attendait. On savait que les Anglais n’allaient pas rester 80 minutes comme la première mi-temps. Durant laquelle étaient hors-sujet. Et ils se sont réveillés… Mais honnêtement non, je n’ai pas douté. Quand on était dans nos cinq mètres je regardais à droite à gauche et je ne voyais que des joueurs qui s’y filait. On n’a pas pris un essai en défendant notre ligne On les prend sur des courses de plus de vingt mètres. Mais, sur notre ligne, je voyais que rien ne pouvait nous arriver. » Grégory Alldritt