C’est la grande question de la préparation du XV de France. Est-ce que les Bleus parviendront à combler le retard physique qu’ils ont sur les autres nations ?
Le Tournoi des 6 Nations a été un véritable calvaire pour les joueurs français. Dépassés dans le rythme par les grandes nations, les Bleus ont souffert. On se souvient, bien évidemment, de ce match contre l’Angleterre où l’équipe de Jacques Brunel s’est largement inclinée. Cependant, le match contre l’Irlande est, à notre sens, plus révélateur de l’écart qu’il y entre la France et le haut du panier. Le rythme imposé par l’Irlande en première période était tel que certains joueurs français semblaient marqués physiquement après seulement 25 minutes de jeu. Les mains sur les hanches, la langue tirée, le regard dépité, les Bleus ont alors constaté que le chemin était encore long pour rivaliser avec les meilleures équipes.
Thibault Giroud, une première réponse
L’ancien préparateur physique de Toulon, Thibault Giroud, est aujourd’hui responsable de la performance de l’équipe de France comme l’avait souhaité Fabien Galthié le futur sélectionneur. Thibaut Giroud a pris ses marques rapidement et dispose de la lourde tâche de donner un nouveau souffle aux performances physiques du XV de France. La mission parait ardue avec seulement trois mois de travail mais selon Jacques Brunel, les méthodes de son préparateur physique sont calquées sur ce qu’il se fait ailleurs : « Thibault Giroud travaille selon un modèle qu’on retrouve déjà dans d’autres nations, qui commence petit à petit à arriver dans nos clubs… Il mesure en permanence la charge de travail qui est analysée, quantifiée, ce qui permet aux joueurs de mesurer leur progression tous les jours, ce qui leur donne des repères forts. »
Un travail loin d’être terminé
Si les joueurs français peinent à s’habituer à ce nouveau rythme, le travail est loin d’être terminé : « on est dans une période où on veut faire beaucoup de volume, à haute intensité. Puis les matchs vont arriver… On gardera encore un certain niveau de volume et d’intensité pendant les matchs de préparation, et on ne l’abaissera vraiment qu’en arrivant au Japon. » Pour faire passer le tout, le staff a décidé de travailler avec ballon : « comme les joueurs ont pu le dire, on fait quasiment tout avec le ballon. C’est moins contraignant que les préparations qui se font sur d’autres formes. » Une telle préparation n’est pas sans risque. De l’autre côté de la Manche, Eddie Jones est souvent pointé du doigts pour ses méthodes intensives. En conséquences, certains cadres du XV de la Rose ont manqué de grands rendez-vous depuis un an et demi. Pour les Bleus, certains joueurs en on déjà fait les frais comme Paul Willemse et Étienne Falgoux. Avant de passer à l’aspect tactique, le XV de France se concentre donc sur le travail foncier nécessaire à la pratique d’un rugby digne de celui du niveau international, afin de pouvoir tenir tête à l’Angleterre et l’Argentine dans quelques semaines.