Aussi étonnant que cela puisse paraitre, le départ de Christophe Urios a laissé un goût amer au Castres Olympique.
L’histoire d’amour entre Christophe Urios et le CO dure depuis quasiment trente ans. Arrivé en 1990 en tant que joueur, l’ancien talonneur était revenu en tant qu’entraineur une première fois au début des années 2000 avant de signer de nouveau au CO il y a quatre ans. Entre-temps, Christophe Urios s’est forgé une solide réputation. Après deux années à Bourgoin il a pris la tête d’Oyonnax. Son impact a été immense sur le club de l’Ain qu’il a hissé jusqu’en barrage du Top 14. A Castres, Urios a poursuivi sa progression. Reconnu comme un meneur d’hommes hors pair, sa franchise a toujours été saluée.
Cependant cette franchise est en train d’en froisser certains. Toujours très objectif sur les prestations de son équipe, ses déclarations après le match contre le RCT, qui avait éliminé le CO de la course aux phases finales, en ont surpris plus d’un.
« Il faut comprendre que j’ai donné ma chemise pour les mecs, comme personne ne l’a encore fait. Effectivement, j’ai été très triste, c’était douloureux, mais je n’avais pas envie de les revoir. J’ai écrit un mail à mon staff pour expliquer, le dimanche matin. J’en voulais à tout le monde, et à moi aussi »
Une déclaration étonnante témoignant d’abord de la déception d’un manager n’ayant pas réussi à réitérer les performances de la saison dernière mais qui montre aussi une fracture soudaine avec son groupe. Le président du CO, Pierre-Yves Revol, n’a pas vraiment apprécié ce départ brusque et en a profité, il y a quelques jours, pour glisser une remarque à son ancien manager : « Tout le monde a constaté que Christophe Urios a beaucoup parlé de lui au cours de la saison dernière, sans doute trop d’ailleurs« . Côté joueurs même sentiment visiblement puisque l’un d’entre eux s’est épanché anonymement dans la presse :
« Il nous a toujours évoqué des valeurs d’humilité et de remise en question mais au dernier match, il n’a pas mis son équipe-type car il se voyait déjà en barrage. Il a donc clairement manqué d’humilité. Il dit que cela restera une plaie ouverte, c’est compréhensible, mais dans les défaites, l’entraîneur doit aussi prendre sa part. Au barbecue de fin de saison, qui est une tradition, il ne vient pas, ne prévient pas, envoie un mail que certains n’ont même pas reçu… Et on sait qu’il était à Bordeaux un ou deux jours après la fin du championnat. Cela revient à balayer d’un coup tout ce qu’il a prôné en quatre ans. C’est triste ».
Cette ombre au tableau vient, malheureusement, ternir une aventure de quatre années auréolée d’un titre de Champion de France obtenu contre toute attente l’an dernier.