Samedi soir, le Stade Toulousain et le Stade Rochelais s’affronteront dans un duel quasi fratricide. Passés par Toulouse en tant que joueurs, Ugo Mola et Xavier Garbajosa s’affronteront lors de la première demi-finale du Top 14.
Biberonnés au rugby total, au jeu de mouvement et d’évitement, Ugo Mola et Xavier Garbajosa sont les héritiers de Guy Novès. Ils ont tous les deux évolués sous ses ordres et tentent désormais de transmettre cette culture du jeu. Toulouse, place incontournable du rugby français a su, au fil des décennies, garder son identité. Tout joueur passant par le centre de formation ou l’équipe première est imbibé de la même philosophie. Aujourd’hui, ces joueurs devenus entraineurs, se retrouvent sur les bancs du Top 14. Dans un entretien à France bleu, Guy Novès s’est déclaré fier de voir deux de ses disciples à ce stade de la compétition : « Retrouver Xavier Garbajosa en face d’Ugo Mola, je suis très fier. Très très fier pour ce club. On a l’impression d’avoir semé des pépites un peu partout. »
Les avants au cœur du jeu
Oui, les trois-quarts du Stade Toulousain comme ceux de La Rochelle sont flamboyants. On retrouve des profils très joueurs et, allons plus loin, des gabarits similaires. Mais avant qu’ils ne nous éblouissent par des gestes superbes, il y a tout un travail à faire en amont. Si le fameux « jeu de main, jeu de toulousain » fait lever les foules, le travail des avants est tout aussi spectaculaire pour les amateurs de rugby. Avant de voir de belles courses, il faut créer des espaces. Sur ce point, les deux formations peuvent compter sur de beaux spécimens.
Dans un jeu total, leur travail est primordial. Non seulement ils doivent réaliser toutes les tâches qui leur incombent, mais les avants doivent, en plus, les faire à haute intensité. Les différences se font dans la vitesse d’exécution. Les avants rochelais et toulousains sont insatiables. S’il y a autant de différences avec leurs adversaires, c’est avant tout grâce à eux. Capables de répondre dans la dimension physique à des packs très lourds, ces deux « huit de devant »sont aussi excellents techniquement. Il n’y a pas de perte de vitesse avec les trois-quarts. Ces deux équipes adorent le désordre car elles y trouvent la forme ultime de leur jeu. Sur les turn-over, dans cet instant de flottement, on peut admirer leur intelligence situationnelle. Là où des formations vont perdre de la vitesse, toulousains et rochelais sont déjà placés pour partir à l’assaut de la ligne adverse.
Vous l’aurez compris, ces deux équipes, au style de jeu très proche, nous offrirons sûrement un grand spectacle samedi. Mais avant de voir des trois-quarts traverser le terrain, la rencontre se jouera surtout devant, une grande bataille se profile.