Crauste, ce nom a traversé le temps pour avoir, encore aujourd’hui, une résonance si particulière. Véritable légende, Michel Crauste s’est éteint hier à l’âge de 84 ans.
Quand un nom illumine le regard de plusieurs générations, cela en dit long sur la qualité du joueur mais surtout de l’homme. Ils ne sont pas beaucoup a provoqué de tels commentaires dithyrambiques. Michel Crauste en faisait partie, en fait toujours partie… Surnommé « le Mongol » en raison de son apparence et de sa combativité, Michel Crauste est bien évidemment connu pour avoir été capitaine du XV de France à 22 reprises. Du haut de ses 63 sélections, total énorme au vue du peu de rencontres internationales disputées à l’époque, le 3ème ligne aile a remporté quatre Tournois des V Nations (1959, 1960, 1961, 1962). En lui, le XV de France a trouvé un guide. Ce gaillard de 85 kilos était de toutes les batailles.
Un 3ème ligne redouté
Dévoué, agressif, rapide, infatigable, Michel Crauste laisse, dans l’histoire, la trace d’un homme généreux sur et en dehors du terrain. Considéré comme l’un des meilleurs troisième-ligne aile de tous les temps, il a, également, fait des ravages sur les pelouses de France. Avec le Racing Club de France puis Lourdes, cet homme d’honneur a écumé les défenses. Champion de France avec le Racing et Lourdes, il est surtout connu pour son passage dans les Hautes-Pyrénées. A l’époque, le jeu pratiqué par Lourdes fascine le troisième ligne qui participe ensuite à deux finales dont une rocambolesque en 68. Cette année là, Lourdes retrouve la finale huit ans après son dernier titre mais les nombreuses grèves entrainent le report d’un match qui se jouera le 16 juin plus d’un mois après la demi-finale…
Michel Crauste, l’immortel
Il y a des noms qui restent. Le sien restera. Dans « Anthologie Mondiale du Rugby », Jacques Verdier, lui aussi disparu récemment, évoque le respect qu’inspire Michel Crauste à ses contemporains : « D’André Boniface, son ami d’enfance, à Jean Gachassin, son partenaire sous le maillot lourdais et sous celui du XV de France, d’André Herrero qui fut son numéro huit sous le maillot bleu, à Jean-Claude Skrela qui lui voue une grande admiration, ils sont nombreux à ne pas tarir d’éloges sur ce troisième ligne brillant, ce capitaine en apparence docile, peu enclin aux coups d’éclats, mais dont la présence et l’agressivité sur les terrains ne laissaient pas d’interroger sur la puissance du moteur intérieur qui le propulsait. » Désormais, Michel Crauste rejoint les immortels du rugby avec qui il doit, sans doute, regarder attentivement l’évolution de leur sport.