La fossé entre staff et joueurs semble s’être creusé après la débâcle subit du XV de France en Angleterre. Se dirige-t-on vers une prise de pouvoir des joueurs ?
Après une véritable humiliation en Angleterre, les déclarations d’après match ont changé. Auparavant, il était plutôt question de frustration parce que les joueurs estimaient qu’ils étaient parfois malchanceux. Cependant, dimanche, à la sortie de la rencontre face au XV de la Rose, certains Bleus ont tenu un discours différent laissant entendre, clairement, qu’ils n’étaient pas les seuls fautifs. Au-delà de ces déclarations, certains faits viennent étayer ces propos. L’équipe de France accumule les petites erreurs qui illustrent finalement une certaine ingérence.
On pense bien évidemment au match face aux gallois durant lequel le 2ème ligne Vahaamahina était vice-capitaine sans le savoir. Le clermontois avait appris de la bouche de l’arbitre qu’il était désormais en charge de l’équipe. Si cela a beaucoup fait rire les observateurs étrangers que dire des choix tactiques réalisés dimanche ? « C’était le bordel. Personne ne savait à quelle place il devait jouer. Nous étions perdus sur le terrain et on essayait de demander au banc. » a déclaré un joueur après la rencontre. Entre des joueurs pas à leur poste alors qu’ils excellent en Top 14 comme Gaël Fickou et la grande confusion à laquelle nous avons assisté face aux anglais, le XV de France a touché le fond.
Une prise de pouvoir des joueurs ?
La FFR ne peut décemment se permettre d’éjecter un nouvel entraineur. Alors que l’on se rappelle que Guy Novès a été évincé pour faute grave, le bilan de Jacques Brunel et de son staff est bien pire. Cependant, un nouveau licenciement couterai trop cher à la Fédération. Étonnement silencieux depuis dimanche, le président Bernard Laporte avait maintenu que l’actuel sélectionneur resterait en poste jusqu’au mondial. D’ici là, le XV de France ne peut se soustraire aux échéances qui l’attendent. Le Tournoi des 6 Nations est très loin d’être terminé et les français doivent préparer la Coupe du Monde.
Selon RMC, la fracture est bien réelle entre les joueurs et le staff. Ce ne serait pas la première fois dans cette décennie que les joueurs décident de « s’autogérer. » On se souvient qu’à la Coupe du Monde en 2011, Marc Lièvremont avait été écarté de son propre groupe. Cependant les Bleus avaient des leaders comme Aurélien Rougerie. Cette fois, aucun joueur ne sort vraiment du lot par son leadership. Bien évidemment certains ne manquent pas de talent mais la France a besoin d’éléments capables de tirer le groupe vers le haut sur et en dehors du terrain. Extrêmement valeureux, Guilhem Guirado semble épuisé, autant physiquement que moralement, depuis plusieurs semaines. Pour le reste, personne ne se distingue. Si effectivement, les joueurs décident de prendre le pouvoir il faudra trouver des candidats pour endosser de lourdes responsabilités.