A seulement 21 ans, Florian Houérie a mis fin à sa carrière professionnelle. Victime d’une insuffisance rénale, il a été pris en charge tardivement. Trop, tardivement…
Révélée par l’émission Stade 2, l’affaire n’a pas fait grand bruit pour l’instant. Pourtant la responsabilité d’un médecin du club castrais est engagée. Piqûre de rappel. En 2015, Florian Houérie, pilier du CO, doit se rendre aux urgences. On lui apprend soudainement, qu’il est victime d’une insuffisance rénale à un stade très avancé. Le verdict tombe, il va devoir se faire greffer, ses reins ne fonctionnent plus… Comment un joueur professionnel, très suivi sur le plan médical, se retrouve dans cette situation ? Le joueur et les médecins sont étonnés. A un stade pareil, son insuffisance aurait dû apparaitre dans des résultats sanguins. D’autant plus que le joueur risquait de mourir à tout moment. Florian Houérie rapporte les propos de son médecin : » Vous avez eu un peu de chance, si vous aviez fait un effort important sur une mêlée qui ce serait mal passé, vous auriez pu faire un AVC ou une crise cardiaque… »
Un défaillance dans les analyses ?
Non. En tout cas c’est ce que déclare le professeur Gérard Dine et son avocat. Véritable figure de la lutte anti-dopage, il surveille les analyses de sang des rugbymen de haut niveau. Ce professeur travaille avec la LNR pour signaler les cas de dopage mais aussi pour surveiller la santé des joueurs. Alors, quand il s’aperçoit que le bilan sanguin de Florian Houérie présente des anomalies, il le signale. Comme le veut la procédure des mails sont envoyés au secrétariat médical du club. Pendant un an, des rapports sont transmis au médecin du club tarnais. Et pendant ce temps là, le joueur évoluait avec Castres alors qu’il risquait sa vie au quotidien…
La responsabilité du médecin du club est engagée…
Outre les risques encourus par Florian Houérie pendant cette période, il avait aussi des chances de guérison… Ces chances de guérison ? Elle se sont envolées au fil des mois. Un rapport demandé par le tribunal de Toulouse a confirmé que le joueur aurait pu se remettre de ces insuffisances s’il avait été pris en charge à temps.
« Le retard de diagnostic n’a pas permis d’adresser Monsieur Houérie vers un Néphrologue qui aurait pu mettre en œuvre en temps utile les traitements adaptés. Le dommage est donc constitué par la perte de chance de guérison consécutive à ce retard. »
Alors que le joueur a porté cette affaire devant la justice, le médecin de Castres a reconnu sa responsabilité. Il n’a jamais consulté les rapports envoyés par le professeur Dine… Malgré cette affaire, cette personne est encore en poste au CO ce qui étonne fortement l’avocat du joueur. Greffé l’année dernière, Florian Houérie a renoncé à son rêve et attend un autre verdict, celui de la justice.
Le reportage de Stade 2 :