Judicaël Cancoriet n’a que 21 ans et offre déjà une certaine assurance au staff clermontois. Quelle assurance ? Celle d’avoir un joueur compétitif présent dès que l’on a besoin de lui. formé à Sarcelles, Cancoriet s’inscrit dans la lignée de ces joueurs dont on ne doute jamais. Vous savez ces Florian Fritz, Henry Chavancy ou encore Thierry Dusautoir, ces joueurs qui apportent une sorte de confort à des entraîneurs qui doivent parfois faire des pieds et des mains à cause des blessures ou des absences de plus en plus nombreuses.
Cancoriet : L’homme à tout faire
Athlétique, mobile, rapide Judicaël Cancoriet a toutes les caractéristiques du flanker moderne avec un léger savoir faire du troisième-ligne aile traditionnel. Oui, de nos jours le flanker est un véritable décathlonien, capable de se démultiplier pour intervenir à différents endroits du terrain. A 21 ans Cancoriet possède un coffre monstrueux qui lui permet d’être multitâche. Gratteur, plaqueur, malin son talent est à la hauteur de sa discrétion. Oui, Cancoriet est un garçon que l’on entend peu, par contre son travail est criant ! Il a, véritablement, crevé l’écran lors de la demi-finale et de la finale du Top 14 la saison dernière. Il s’est notamment montré déterminant en grattant aux côtés de Morgan Parra le ballon de la gagne.
Des gestes décisifs
A l’image de ce ballon récupéré en finale du Top 14 contre Toulon alors que Clermont était en danger, le travail de Judicaël Cancoriet se remarque par sa justesse et par l’importance de ses interventions. Samedi contre Toulon, sa première mi-temps est tout simplement fantastique, il a eu moins d’impact sur le second acte. En tout il a réalisé 14 plaquages avec un taux de réussite de 100%, au-delà de ces actions c’est les conséquences qu’elles entraînent sur le jeu direct qui sont importantes. Rapide, Cancoriet est capable de revenir sur des arrières alors qu’il n’est pas forcément au plus près de l’action comme son retour sur Belleau dès le début du match (2′). Sa vitesse lui permet également d’arriver tôt sur certaines zones de rencontres. On prendra comme exemple sa montée sur Tillous-Borde (14′) et un plaquage offensif qui annihile l’action Toulonnaise. Ou encore, sa présence sous le renvoi après l’essai encaissé. Au passage, il distribue un joli caramel, faisant commettre un en-avant à son vis-à-vis, Facundo Isa. Pour finir, sa filouterie sur cette action Toulonnaise de la 37ème minute de la rencontre. Sur deux rucks, il joue avec la règle et ralenti le ballon par deux fois. Sur sa seconde tentative, les Toulonnais cafouillent et perdent la balle à cause de son intervention.
Un travail bien fait
Etant donné que Clermont a dominé la deuxième mi-temps son activité s’est tournée vers l’appui offensif, la sécurité du ballon en sortie de ruck et au déblayage. Il n’y a pas grand chose de négatif à dire sur sa performance mise à part un ballon mal maîtrisé en touche et une petite faute défensive collective sur l’essai de Chris Ashton. Bien que l’essai soit marqué de son côté de la mêlée, une erreur de placement le pousse à sortir trop tôt. En effet, Rémy Grosso était bien seul face à Sébastien Tillous-Borde et l’ancien ailier des Saracens. Pour le reste, Judicaël Cancoriet semble armé pour faire face à une solide concurrence au poste de troisième ligne. Il affiche une belle maturité pour son âge et un goût pour ces fameuses tâches obscures qui sont si importantes dans le rugby. Ce genre de performances l’amèneront naturellement à disputer de nouveaux des phases finales avec une équipe qui a besoin d’un turn-over qualitatif lorsqu’elle passe d’une compétition à une autre.