Si on pouvait imaginer un écart conséquent entre la France et le Japon, il était plus délicat de penser la même chose pour la seconde confrontation des Bleues. De plus le match entre l’Australie et l’Irlande mercredi nous avait amené à penser que la France aurait fort à faire face à la puissance australienne. Or, la France est venue à bout des wallabies avec la même facilité que celle affiché lors de la première rencontre.
Australie : une puissance stérile
Les gabarits des australiennes sont assez conséquent à chaque poste. Il y a une vraie différence physique par rapport aux japonaises, il était donc légitime de penser que la défense des Bleues allait subir plus de pression. Cependant cette puissance ne s’est jamais manifestée. Largement à la hauteur dans l’intensité des plaquages, les françaises ont rapidement marqué leurs adversaires. Pour palier ce manque de force l’Australie a pris le parti d’augmenter le nombre de joueuses au près afin de transpercer la défense dans l’axe. La France s’est parfaitement adaptée à cette stratégie avec une défense agressive et en sortant de la zone plaqueur/plaqué. Par conséquent elles ne se sont jamais retrouvées en sous nombre. Obstinées par la volonté de rester au ras des rucks, les australiennes étaient par moment à six par terre alors que les Bleues étaient replacées. Le premier rideau étant infranchissable, les françaises ont obligé leurs adversaires à rendre le ballon.
La France au cœur du combat
Face à l’Australie, les Bleues ont vraiment envoyé un message fort à leurs adversaires futures que sont les irlandaises. L’avantage psychologique est clair, la France a écrasé les wallabies alors que l’Irlande a eu du mal à s’en défaire. Encore mieux, le XV du Trèfle ne s’est pas rassuré en passant tout près de la catastrophe face au Japon. Ce message se matérialise par l’abattage de la deuxième et troisième ligne. Que ce soit en attaque ou en défense, ces joueuses ont dégoûté leurs adversaires. Tout a été bien fait hier soir, l’agressivité et la discipline ont permis à la France de se sortir sans dommage des temps faibles. La mêlée a été ultra dominatrice, les australiennes se sont retrouvées dans le rouge assez tôt ouvrant ainsi des boulevards aux trois-quarts.
Le phénomène Ménager
Ce n’est pas facile de mettre en avant une joueuse quand toute l’équipe a été excellente. On pourrait bien évidemment citer Shannon Izar pour son triplé, la charnière Rivoalen / Drouin pour la superbe conduite du jeu ou encore Monserrat Amédée pour sa polyvalence et sa justesse. Cependant on a surtout retenu l’énorme partie de Romane Ménager. Son activité est impressionnante, elle laisse son bon souvenir aux malheureuses qui passent près d’elle. Romane Ménager est capable de se muer en trois-quart pour provoquer du désordre dans les défenses et mobiliser du monde autour d’elle afin de créer des déséquilibre. Et que dire de cette essai « chabalesque » contre l’Australie ! On joue la 61ème minute, Ménager est servie avant la ligne médiane et transperce plein gaz la défense australienne dans un intervalle. La défense n’arrive pas à l’arrêter, après une course de 60 mètres elle finit dans l’en-but. Cela nous rappelle l’essai de Sébastien Chabal contre la Namibie en 2007. Tout simplement énorme !
Le résumé vidéo de la victoire française :