Ces toulonnais ont joué de nombreuses finales ces dernières années. Si certains pensaient que la soif de titre des varois s’était éteinte je leur dis de regarder la déception sur le visage des toulonnais. Le Bouclier de Brennus est ce qu’il est, un trophée à part.
Un faux départ
Les vingt premières minutes de la finale ont vu les clermontois marquer sur quasiment tous leurs temps forts. Pourtant pendant ce laps de temps Toulon n’a pas déjoué. L’essai encaissé vient d’une offensive toulonnaise, Abendanon joue bien son duel et va directement chercher le ballon et non le joueur. Le contre est aussi rapide qu’efficace et offre une excellente rampe de lancement à l’ASM. Du coup, Toulon est obligé de se lancer corps et âme dans la bataille. Les varois vont tout de même réussir à inscrire leurs premiers points, cependant cette première pénalité de Belleau intervient qu’à la 28ème minute. Derrière tout s’enchaîne, le RCT reprend du poil de la bête et inscrit un essai avant de céder à nouveau avant la pause.
Toulon prend le meilleur sur Clermont
Depuis que Richard Cockerill a repris les rênes de l’équipe, Toulon est revenu à un rugby peut-être moins spectaculaire mais efficace. L’objectif est de faire craquer l’adversaire dans la dimension physique. Pour cela le RCT peut compter sur la conquête bien que parfois les lancements de jeu ont été un peu brouillons. M. Poite a du beaucoup intervenir lors des mêlées et en touche les deux alignements se sont neutralisés. En revanche, il est clair que Toulon a dominé son adversaire dans le deuxième acte. En attaque les toulonnais ont gagné leurs duels, ils ont avancé en imposant de grosses séquences aux clermontois. Finalement c’est en faisant déjouer Clermont que Toulon a réussi à recoller au score.
Les détails coûtent cher
A ce niveau la moindre faute est potentiellement exploitable, Toulon ne le sait que trop bien. En deuxième période, le RCT n’a pas fait tant de fautes que cela. Cependant en face il y avait un buteur de gala. Les deux pénalités de Morgan Parra vont mettre à l’abri Clermont alors qu’à Toulon Belleau a joué de malchance. Par deux fois le jeune ouvreur va trouver le poteaux. Ces temps forts non récompensés n’ont pourtant pas entamées les ambitions des toulonnais qui sont repartis à l’assaut à chaque fois. La suite on la connait. Toulon échoue sur une dernière possession. Parra gratte le ballon dans un ruck à 10 mètres de sa ligne et jette une ombre sur les derniers espoirs varois.
De beaux perdants
Après la rencontre le talonneur Guilhem Guirado était lucide sur la prestation de son équipe au micro de canal : « J’ai entendu beaucoup de choses cette semaine. Comme quoi c’était Clermont qui jouait mieux et qui allait nous imposer son rythme. Ce soir malheur aux vaincus, nous avons tout joué et pris un contre de 80 mètres ». Il est également revenu sur la saison difficile de Toulon : « On a l’impression d’avoir joué 4 ou 5 saisons en une avec tous ce qu’il s’est passé. Pour Toulon c’est compliqué parce que ça fait deux années sans titre et on était pas habitué à ça ». Oui, deux ans sans titre mais Toulon reste une équipe à part. Sur les phases finales les toulonnais ont montré toute l’expérience qu’ils ont obtenu ces dernières années. Alors même si la déception prédomine pour Guirado, les rouges et noirs sont allés chercher une nouvelle finale. Sauf que les dieux du rugby n’ont pas été injustes, Clermont mérite son succès. Depuis plus de 15 ans les auvergnats affichent une belle régularité, alors que Toulon a alterné le bon et le moins bon cette saison. C’est dans cette vérité que se trouve la morale de l’histoire entre varois et jaunards.