En comparant la saison des deux rivaux du second barrage, on distingue deux dynamiques totalement opposées. Tout au long de la saison Montpellier est monté en puissance. Ces dernières semaines le MHR est allé titiller La Rochelle et Clermont pour gagner un accès direct en demi-finale. Malgré un bon finish, les cistes terminent à la troisième place et doivent disputer un barrage. De l’autre côté, le Racing 92 a joué les funambules entre les places qualificatives et non qualificatives depuis la première journée. Le champion en titre a été irrégulier cette saison. Le parcours européen a été chaotique, il leur a fallu attendre la dernière journée du Top 14 et un incroyable retour face aux bordelais pour se voir qualifier pour un barrage.
Un départ en fanfare
On ne va pas se le cacher l’entame du Racing 92 est impressionnante par rapport aux prestations de la phase régulière. Tant mieux, l’intérêt de la rencontre n’en a été que plus grand. Le match de la veille avait été marqué par la dureté du combat, dans ce second barrage c’est pire… Depuis deux ans le MHR ne fait pas dans la dentelle et se base sur un gros travail des avants, le Racing possède également un pack rugueux. Résultat des blessés très tôt dans la partie, l’ailier argentin Imhoff est sorti en début de match pour deux côtes cassées à la 5ème minute. Sur cette même action le Racing montre déjà son ambition. Une pénalité jouée rapidement les fait remonter tout le terrain, Nyanga échoue à quelques centimètres de la ligne mais se fait arracher le ballon. Quelques instants plus tard, Nakarawa nous montre qu’il est sans doute le plus grand magicien du ballon ovale. Il sert magnifiquement Nyanga. Malheureusement l’international français passe un court instant en touche, l’essai est refusé. Ce n’est que partie remise, dans les secondes qui suivent Nakarawa inscrit le premier essai de la rencontre. Celui ci ne souffre d’aucune contestation. Les défenseurs du MHR sont complètement aux abois et laissent un espace gigantesque à gauche d’un ruck. Déjà qu’il n’en faut pas beaucoup au fidjien, lui laisser un espace aussi important est suicidaire.
Une cadence infernale
Il ne fallait pas trop s’attarder loin de sa télé samedi. Juste après l’essai des racingmen, Montpellier retrouve quelques couleurs et son jeu. Avec Nagusa en fer de lance d’une longue action, le MHR s’engouffre dans les espaces pour se retrouver proche de la ligne d’en-but adverse. Une faute vient arrêter l’action mais Benoît Paillaugue joue vite et marque ! Le score est de parité, 7 à 7. A peine le temps d’apprécier la malice du demi de mêlée que les racingmen poussent à nouveau. Sur une percussion de Chavancy, Bismarck Du Plessis est victime d’un KO. Le jeu se poursuit, les montpelliérains se sont un peu arrêtés, Machenaud place un petit coup de pied par dessus qui est récupéré par Nyanga. Le flanker résiste à un défenseur pour faire une offrande à Teddy Thomas qui n’a plus personne devant lui. Les joueurs sont éreintés. La chaleur et l’intensité des duels malmènent les organismes. Le seul point positif pour les hommes de Jake White est le secteur de la mêlée car en touche ils se font contrer. Cette conquête approximative les confinent dans leur camp. Les montpelliérains ratent le coche deux fois ensuite, d’abord Guillamon est retourné par Machenaud ce qui l’empêche d’aplatir, puis en fin de première mi-temps Van Der Merwe est poussé en touche juste avant l’en-but.
La seconde période a sens unique
Montpellier est complètement dépassé, le Racing 92 joue superbement au ballon. La gonfle vole de mains en mains. Un autre fidjien s’est énormément mis en valeur lors de cette partie. Rokocoko nous a livré un match digne de ses plus belles heures avec les All Blacks. Dès le retour des vestiaires, il manque de reproduire l’essai qu’il avait inscrit l’an dernier face au RCT en finale à Barcelone. Le rebond ne lui est pas favorable et le lobe alors qu’il arrivait lancé seul face à la ligne d’essai. L’une des rares contrariété des ciels et blancs est leur discipline. Ils ont été pénalisé à de nombreuses reprises pourtant M. Poite n’a jamais sanctionné un racingman d’un carton. C’est ce qui a permis au MHR de rester dans les clous, 13 à 14 à la 53ème minute.
Le Racing ressuscite en mêlée
Le coaching du duo d’entraîneurs Travers/Labit a été déterminant. La première ligne remplaçante (Chat, Ducalcon, Ben Arous) a fait exploser le pack héraultais. Le Racing campe sur la moitié de terrain adverse, Ben Arous mange un deux contre un d’école. Montpellier est à deux doigts de craquer. Étouffés, les montpelliérains n’arrivent plus à se dégager. Pour maintenir cette pression le Racing a fait le choix de prendre la touche et non les points lors des fautes adverses. Nouvelle action pour les ciels et blancs à la 58ème, Grobler se fait sortir en touche par l’ailier Van Der Merwe alors que la ligne lui tendait les bras ! Contenus dans le fond du terrain, les montpelliérains subissent les assauts ennemis. L’offensive est cette fois amenée par Rémi Talès, l’ex-international ramène les siens dans les 22 mètres. Sur un ruck, Ben Arous se détache et prend l’axe, il résiste mais échappe le ballon dans l’en-but… Finalement le Racing va finir par marquer grâce à Rokocoko. En deux passes, le ballon est écarté depuis le centre du terrain à environ 10 mètres des poteaux. L’ailier plonge enfin derrière la ligne d’essai, le banc explose de joie. Les trois derniers points sont inscrits par Carter, J. Du Plessis perd ses nerfs et assènent trois coups (main ouverte) dans le visage de Bernard le Roux. Score final 13 à 22.
Le résumé vidéo :