Depuis plusieurs années David Pocock est un véritable poison dans les rucks, si des blessures fréquentes l’ont un peu fait disparaitre de la scène internationale. Il est revenu plus fort que jamais lors du Super Rugby 2015 et se fait sélectionner pour le Four Nations 2015 durant lequel il fait plier tous ses adversaires. Enorme plaqueur, Pocock est aussi, sans doute, le meilleur joueur du monde dans le domaine du grattage. Il n’a pas un physique impressionnant, mais il est rugueux, son centre de gravité bas lui permet de résister au déblayage.
Au-delà de ses capacités physiques, c’est son intelligence qui nous intéresse ici. L’essentiel de son talent se trouve dans ses cellules grises car l’australien est un anticipateur hors pair. L’action que nous allons analyser en trois phases est la première faute obtenue par le troisième ligne aile à la 11 ème minute du match contre la France samedi.
1ère phase :
Après une touche cafouillée, les bleus sont ralentis dans un ruck par Scott Fardy, un des compairs de Pocock en troisième ligne. Dans une défense classique le n°7 (David Pocock), ne se trouve pas si près du ruck, or sur l’image on voit Pocock près de la phase au sol. Il prépare la phase suivante en communiquant avec ses coéquipiers. Le bras levé il signale à tout le monde que le ballon va sortir de son côté, la défense se replace en conséquence.
2ème phase :
Maxime Macheneaud transmet le ballon à Uini Atonio qui vient utiliser sa puissance pour trouver de l’avancée. Le puissant rochelais vient s’empaler sur la défense, Pocock est légèrement resté en retrait pour éventuellement défendre si le joueur français repart vers le ruck mais surtout pour se préparer au grattage. Il analyse la progression d’Atonio et le positionnement de ses coéquipiers pour intervenir au bon moment et au bon endroit. Il ne regarde pas les éventuels soutiens français parce qu’il sait qu’il va arriver le premier, de plus sa position et son attitude sont parfaites il est donc quasiment impossible à déloger.
3ème phase :
Maintenant que sa matière grise a bien étudié le scénario, il passe à l’action. Ses mains plongent vers le ballon au sol, ses pieds se plantent dans la pelouse avec un écartement important, cette position lui permet d’abaisser encore son centre de gravité. Lorsqu’il arrive à combiner son anticipation et cette position, ce qui est souvent le cas, il devient quasiment impossible de le faire sortir de la zone. On le voit sur l’image ci-dessous, les soutiens français sont en retard, ils n’ont pas surveillé David Pocock. Ses mains sont déjà sur le ballon et personne ne pourra le faire lâcher prise.