Niveau climat on se serait cru dans un match de championnat du cœur de l’hiver. En allumant sa télé à l’heure du match, on tombe sur un plan large de Canal sur une tribune de Mayol un peu cachée par une forte pluie poussée par un vent violent. En voyant ça les amateurs avertis auraient raison de fulminer dans leur barbe. Oui parce que généralement un match pluvieux ne fait pas un match heureux. C’est même le contraire, les avants se passe le ballon, on a le droit à de nombreuses phases arrêtées, pas mal d’en-avants. Bref, pas le rugby qu’on aime quoi.
Le début de match nous donne raison, le ballon est une vraie savonnette et le jeu se base essentiellement sur du défi physique. Toulon se fait voler un ballon en touche et on se dit que ce match va quand même tenir ses promesses. Parce qu’il y a beaucoup d’enjeu dans cette partie. Toulon doit gagner pour rester au contact de Montpellier et Castres doit reprendre la place que lui a reprise Bordeaux.
Une des premières actions franches est à mettre au crédit de Castres, Alex Tulou oublie un partenaire à sa droite à la 07ème minute. Les intentions sont réelles finalement on ne va peut-être pas s’ennuyer. Le problème de ces matchs sous la flotte c’est qu’on est déçu que les actions n’aillent pas au bout alors que la volonté de jeu est bonne. Castres domine le début de partie et le secteur de la touche. Par contre en mêlée, les toulonnais ont été vexé par les déclarations de Mourad Boudjellal et Bernard Laporte. Tout au long de la partie Castres aura du mal à résister. Petite sortie de route à la 11ème minute pour Wihongi qui met un coup de poing inutile à Chilachava alors que le match était parti sur de bonnes bases. Le premier éclair viendra d’une bonne remise intérieure de Michalak sur Tuisova. Le surpuissant fidjien perce la défense de Castres mais n’arrive pas à passer la balle. Les castrais se mettent à la faute ce qui permet à Pelissié de passer les trois premiers points du match à la 21ème minute.
Une autre action illustre ce début de match, c’est le repli défensif de Quade Cooper après un coup de pied hasardeux. L’arrière toulonnais joue de malchance et glisse, personne n’est monté sur lui, il prend son temps donc pour se dégager. Trop de temps. Il se fait contré, Samson récupère la balle mais l’action ne donne rien.
Une nouvelle fois l’éclair de génie vient de l’enfant chéri de Mayol, Tuisova. Après un ruck à 15 mètres de la touche, les joueurs tarnais se replacent trop lentement. Pelissié jette un coup d’œil et voit l’espace disponible et la magie opère. Il lance Tuisova qui fait parler son physique impressionnant. Cette boule de muscle vient se fracasser contre l’ancien toulonnais, David Smith, qui ne peut rien faire. Tuisova le met sur le cul, échappe à Kockott venu en soutien et feinte le redressement de sa course. Palis se fait avoir, Tuisova accélère de nouveau et va à l’essai, 10 à 0. Cet essai vient illuminer une première mi-temps assez terne, les intentions sont là, mais les pertes de balles et les fautes pourrissent le match.
Dès le début de la seconde mi-temps, Toulon s’installe dans le camp de Castres. Une succession de pénalités en mêlée mènent à croire à l’essai de pénalité. Romain Poite est intraitable, nouvelle mêlée, Michalak adresse une passe au pied peu académique vers Fernandez Lobbe qui aplat… Non ! Le troisième ligne argentin est surpris par le rebond, le ballon lui passe entre les mains, quelle occasion manquée ! Toulon avait l’occasion de creuser l’écart. M. Poite revient à la faute en mêlée, Tichit prend un carton jaune. A partir de la 55ème le match s’emballe, on assiste à un gros combat avec des plaquages durs sur l’homme à l’image de celui d’Alex Tulou qui vient découper O’Connor. A la 62ème Cooper se rattrape de sa mauvaise première mi-temps. Castres est toujours à un de moins ce qui lui permet de prendre les espaces, il patiente bien et crée un point de fixation. Au lieu de continuer même sens, Pelissié décide de changer de côté. Les défenseurs castrais mordent à l’hameçon. Le numéro 9 de Toulon ouvre une brèche pour Nonu qui parcourt les 25 mètres restants entre deux défenseurs, 17 à 0.
Castres est lâchée au score, il faudrait au moins aller chercher un point de bonus défensif pour mettre Bordeaux à 4 points. La défense de Toulon est trop compacte. Il faut attendre la 78ème minute et une mauvaise relance au pied de Michalak, pour voir Grosso récupérer, devant les 22 mètres, le ballon. Les défenseurs ne sont pas replacés, il trouve à hauteur Combezou qui aplatit entre les poteaux, 17 à 7.
Le réveil castrais a été trop tardif, ils n’ont pas su trouver la solution pour déborder les toulonnais. C’est une mauvaise opération pour Castres qui voit Bordeaux prendre 3 points d’avance. En revanche les toulonnais se remettent en marche et reviennent à un point de Montpellier.