Difficile de passer à côté d’une activité pareille ! Paul Jordaan était dans tous les bons coups samedi lors du carton de La Rochelle face à Clermont. Retour sur la performance marquante d’un joueur qui sort d’une année minée par les blessures.
Magic Jordaan
Chacun de ses ballons touchés samedi s’est transformé en or. Cela s’est vérifié dès le début de la rencontre. Après le coup d’envoi les Rochelais sécurisent le ballon et n’hésitent pas une seconde à jouer. Botia s’empare du ballon et décale Jordaan sur l’aile, ses jambes de feu font la différence. Le centre sud-africain ne porte pas le ballon avec excès mais gagne tout de même 30 mètres. Il croise avec Botia qui a suivi, le fidjien profite de sa puissance pour résister à un plaquage et transmettre le ballon à Lacroix pour le premier de ses trois essais du jour. 35 minutes plus tard il perce plein centre et embarque avec lui Strettle qu’il fixe pour donner à Murimurivalu qui trouve Forbes. Dès l’entame de la seconde période, il se montre décisif en donnant un coup de pied rasant dans le dos des défenseurs pour le triplé de Gabriel Lacroix.
Un centre polyvalent
Malgré le fait que Paul Jordaan était au poste de seconde centre, il s’est rapproché plusieurs fois du demi de mêlée pour lui proposer une alternative. Sur ses qualités naturelles Jordaan est capable de créer des décalages et d’accélérer le jeu. Il s’est ainsi placé sur quelques situations à l’opposé de son 10 : Ryan Lamb. Alexis Balès avait donc le choix de servir à droite ou à gauche des rucks sans perte de vitesse ni d’efficacité. De plus son jeu au pied précis lui permet de renforcer cette polyvalence créant ainsi de l’incertitude dans ses actions. Bref ce joueur a énormément de caractéristiques, rapidité, appuis de feu, franchisseur, vif d’esprit autant de qualités qui, misent bout à bout, lui donnent un rendement offensif impressionnant.
Pas le dernier pour plaquer
Pour finir, il est nécessaire de saluer son abattage défensif durant l’ensemble de la partie. Il cumule un total de 18 plaquages dont deux manqués ( à chaque fois sur Rémy Grosso). Au-delà de ces actes, il faut aussi souligner la façon dont ils sont réalisés. Instinctivement ou non, Paul Jordaan plaque différemment selon les zones du terrain. Sa vitesse fait qu’il est difficile de le déborder et par conséquent d’éviter un duel avec lui. Par exemple on peut citer ce plaquage à la 6ème minute sur Penaud qui vient de franchir la ligne défensive Rochelaise. Jordaan le récupère à la course et l’attrape en passant les bras au dessus de Penaud sans commettre de mauvais geste. Il enserre Penaud et l’empêche de transmettre après contact. Même situation à la 57ème sur Fernandez qui venait de transpercer la défense devant ses 22m. Il est, non seulement bon plaqueur mais bon soutien aussi. Souvent, il se propose sur les zones de rucks en soutien ou en déblayage, il doit cette activité à son placement, Paul Jordaan évaluait parfaitement les situations pour se rapprocher du porteur de balle quand La Rochelle décidait de resserrer le jeu.
Trois chiffres essentiels
18 – Comme ses 18 plaquages au cours de la partie, le centre sud-africains n’en a manqué que deux à chaque fois sur Rémy Grosso.
17 – C’est le nombre de ballons touchés durant la rencontre par Paul Jordaan qui s’est montré très actif lorsqu’il avait le ballon.
3 – Jordaan est à l’origine ou décisif sur 3 des sept essais Rochelais, il a notamment offert le ballon du triplé pour son ailier Lacroix.